Philharmonie de Luxembourg La lampe magique et musicale de Portzamparc
Luxembourg : de notre envoyée spéciale Marie-Douce Albert
L'endroit, franchement, manquait d'allure et d'allégresse. Quand Christian de Portzamparc a découvert le dossier pour la création de la Philharmonie de Luxembourg sur le plateau du Kirchberg qui surplombe la capitale du grand-duché et vu les photographies du site, il les a trouvées tristes. Pour donner enfin les moyens au Luxembourg d'accueillir les orchestres symphoniques, il fallait glisser l'édifice, son grand auditorium et deux salles de taille plus modeste, en plein bastion des institutions européennes et des établissements financiers, au milieu d'empilements de cubes en verre miroir. «Au départ, j'ai pensé l'entourer d'un rideau de peupliers ou de bambous, raconte l'architecte qui a remporté le concours pour sa réalisation en 1997. Ça n'était pas possible mais l'idée de la forêt est restée.» La Salle de concerts Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte, qui a été inaugurée le 26 juin dernier, déploie donc un éventail tout blanc de 823 colonnes d'acier, hautes et fines. Il se protège de la sorte de son environnement, s'en démarque mais avec style et politesse. Pour certains, il faut voir là du «baroque classique». Tout simplement, c'est élégant. Cette ellipse n'a pas de mauvais côté, pas d'envers du décor. Christian de Portzamparc ne voulait pas «de façade arrière. Dans une ville, cette partie d'un théâtre, avec le fonds de scène, ce n'est jamais intéressant». Pour ménager les besoins de la logistique, l'architecte a donc posé la salle sur un socle. Tout juste l'étourdissante régularité des colonnes est-elle perturbée par les installations du chantier qui durera encore quelques semaines et complétée par les deux coques arrondies qui, de part et d'autre, embrassent la Philharmonie, l'une pour abriter la billetterie, l'autre la salle de musique de chambre en voie d'achèvement.
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[De Portzamparc]  ¶ 13:15